Les matières
Le lin représente environ 40% des découvertes de tissu de l'Age Viking. Il devait donc non seulement être un produit phare du commerce mais également faire l'objet d'une culture importante pour la conception des vêtements. Plusieurs sites au Danemark prouvent que le lin était produit à une échelle quasiment industrielle durant cette période. La recherche a démontré que plus de 20kg de plantes de lin étaient nécessaires afin de produire suffisamment de matière pour réaliser une seule tunique. En outre, du moment où le lin était semé jusqu'à ce que la tunique soit cousue - ce n'est pas moins de 400 heures de travail qui étaient nécessaires.
Le chanvre et l'ortie sont les autres fibres végétales couramment utilisées pour la confection textile en Scandinavie.
La laine, cardée, filée et tissée pour obtenir une toile appelée vaðmál, était utilisée non teinte, dans toutes ses couleurs naturelles qui s’étalent du brun au noir en passant par le gris, pour les vêtements de tous les jours, les vêtements de travail ou de voyage. Cette fréquence des vêtements non teints semble avoir été plus grande en Islande qu’en Scandinavie. Toutefois, la laine blanche, quant à elle, semble avoir été rarement laissée non teinte.
La soie pouvait faire partie du butin des raids menés par les Vikings mais elle a été aussi largement importée grâce aux liens commerciaux qu'ils entretenaient, en particulier avec la Perse et Constantinople, comme en témoignent les découvertes en Norvège à Ness dans la municipalité de Hamarøy (comté de Nordland), à Gokstad (comté de Vestfold), à Sandanger dans le quartier de Sunnmøre, à Nedre Haugen (comté d'Østfold), à Birka à proximité de Stockholm, ou encore la centaine de petits fragments de soie retrouvés dans la sépulture d'Oseberg. Ces derniers sont ornés de motifs liés aux symboles religieux d'Asie centrale, dont un Shahrokh, un oiseau qui, dans la mythologie perse, représente une bénédiction royale. La soie ainsi importée est, pour une partie, tissée en utilisant une technique appelée samite, une méthode de tissage oriental sophistiquée. Beaucoup de pièces de soie ont été coupées en fines lanières et utilisées pour décorer des habits et des accessoires tels que les chapeaux.
Le cuir permettait de fabriquer des chaussures, des ceintures, mais aussi des vêtements "imperméables" à partir de peaux traitées avec de la cire d'abeille ou de l'huile de poissons.
Les fourrures (ours, rennes, zibelines, renard, martres, écureuils) venaient agrémenter les capes des hommes, les châles des femmes et les couvre-chefs tout en permettant de lutter contre le froid.
Les couleurs
La coloration était obtenue en faisant bouillir les matières premières avec diverses plantes. La laine était plus facile à teindre que le lin, les couleurs n'en étant que plus vives. Voici les couleurs majoritairement utilisées d'après les découvertes archéologiques:
Le jaune provenait probablement de l'oignon, cultivé par les Scandinaves.
Le bleu provenait soit de la guède, une plante locale, ou de l'indigo un colorant importé. Le bleu n'a été trouvé que dans les sépultures de personnes fortunées, ce qui donne à penser qu'il était probablement une couleur précieuse, à caractère sacré.
Le vert provenait d'un mélange de guède et d'oignon. La couleur verte n'a été retrouvée qu’en Scandinavie.
Le violet provenait du lichen pourpre et était essentiellement prisé en Irlande et au Groenland.
Le rouge provenait de la Garance utilisée en France et en Angleterre, et du gaillet odorant, présent en Scandinavie. Le rouge était une couleur très prisée par les Vikings implantés en Angleterre et un marqueur de bonne fortune.
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