Une nuit, l’ombre au tablier travaille.

Un peu de poudre arc-en-ciel, d’eau et de chaleur.

Un paysage, un visage, une bête.

Le pinceau suit le fil du dessin et libère sa magie.

Alors que l’aventure commence et que les fades couleurs s’étalent sur le carreau de terre blanche, le four impatient quémande son dû.

Une centaine dit-il ! Une centaine !

Et la petite main travailleuse donne et place en attente sur les échelles de bois la dîme du mois.

Enfin carreaux et couleurs posés, le four peut enfin chauffer.

Une nuit entière il avalera les plaques de terre.

Le lendemain ayant besoin de repos, son ventre plein doit se refroidir.

Alors que l’attente se fait longue, le jour suivant la découverte est à son comble.

Les couleurs si fades sont chatoyantes et lumineuses.

Les pâles couleurs poudreuses ont donné naissance à l’émail immortel.