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GAÏDE JEGOU

   Avant d’être Gaïde, il y a eu plusieurs vies : la Bretagne, la mer,  l’aventure, les voyages, des amours, une vie remplie, et des univers bien différents. 
   Catherine Jégou est née à Paramé le 15 Mai 1957, second enfant d’un couple bien connu dans la région, Gwen et Dodik. Son enfance, passée entre Saint-Malo et la campagne, les 400 coups avec son frère Tugdual, l’univers artistique un peu hippie-chic de ses parents breton engagés, forment un mélange qui détonne et un caractère bien affirmé : elle décide à dix ans qu’elle s’appelleras Gaïde et pas autrement. 
   Elle a commencé à dessiner et peindre dès l'enfance et a fréquenter assidûment les musées d'Europe et d'Amérique. Sa première période en peinture témoigne d’un univers étrange, symbolique, dalidesque. Une affirmation par des femmes-chats, ronde, des paysages pleins d’humour et de mélancolie. 

   Après s’être faite exclure des Beaux-Arts de Quimper (trop têtue, trop subversive, trop engagée) son chemin l’emmène ailleurs, avec une rencontre décisive : Jacques Rougerie.

   En tant que dessinatrice, Gaïde a appartenu plusieurs années durant au cabinet d'architecture parisien Jacques Rougerie, au sein duquel elle a créé de nombreux story-boards notamment sur les thèmes de la mer. Citons : L'Aquaspace avec Moebius; le parc Jules Verne à Amiens (L'île Mystérieuse); Océanopolis à Brest; la Maison sous-marine immergée en baie du Frioul au large de Marseille (avec la Comex); un projet de complexe touristique à Cancun (Mexique) avec Armando Ferrat... par ses voyages d'étude, Gaïde a ainsi sillonné tous les continents.

      

   Entre ses expositions, un voyage extraordinaire l’attend. En 1985, elle mène la grande aventure de l'Aquaspace : trois mois de traversée de l'Atlantique pendant lesquels, seule femme à bord, elle étudie et dessine la faune et la flore sous-marines au travers des parois vitrées de la coque centrale du trimaran., Après un départ de Marseille part sur l’Atlantique, descend sur le continent africain et remonte jusqu’à Miami. La traversée est difficile et le navire un peu remuant, mais il tient.

   Son engagement pour la planète et son amour des animaux vient de là. Engagée dans l’ONG Greenpeace, Gaïde ira à la rescousse de la vie marine avec Paul Watson le capitaine pirate du Sea Shepherd.

   Dans les années 80, elle entre aux beaux-Arts de Paris grâce à une toile engagée :

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Révolution, huile sur toile, juin 1980

   Entre l’Aquaspace de Jacques et son petit remorqueur située aux Tuileries, Gaïde rencontre aux beaux-Arts de Paris, son professeur : Leonardo Cremonini, chef de file de la nouvelle figuration contemporaine, avec qui elle ne cessera de se disputer. Elle, lui fera décourvrir sa Bretagne natale, et leur amitié dureras jusqu’à la mort de Leonardo en 2010.

   Sa peinture change alors, s’affirmant de plus en plus, le dalidesque devient rêve. Gaïde devient un peintre naturaliste qui travaille surtout la figuration onirique, rappelant la grande époque du surréalisme et l'art du portrait, le plus représentatif étant celui de son ami, le peintre Roger-Edgar Gillet. 

   Elle voit ce qui est caché et le retranscrit en peinture. Ses voyages servant son inspiration Au cœur de son travail, on retrouve souvent la Bretagne, mais également le rêve transcendé par la figuration italienne et le symbolisme.

   Elle a participé à de nombreux salons et a été l'invitée d'honneur de plusieurs d'entre eux. Sa peinture a su retenir l'attention de grands critiques d'art parisiens, tel Gérard Xuriguera. Sélectionnée en 1981 pour le Prix de la Ville de Rennes, puis en 1987 pour la très importante Fondation de la Vocation (Paris, jardin d'acclimatation), elle a vu ses œuvres récompensées à plusieurs reprises.   

   Son remorqueur, le Sheerazade, est aussi la maison de l’un de ses nombreux animaux, le chat Charlot, un rouquin qui ouvre les frigos de tout les voisins du quai, grâce à ce filou elle rencontre Florence Arthaud, Claude Nougaro, … , suivra 30 ans d’amitiés, et de rencontres encore plus nombreuses.

   Elle aura deux enfants avec le journaliste Christian Barquissau, Raphaëlle et Alexandre. Quelques années plus tard, son retour en Bretagne lui fera prendre une nouvelle voie.

   Grande source d’inspiration, les deux enfants auront de nombreux portraits, les voyant grandir de tableau en tableau.

   En 1995 de retour au pays, elle se remet au portrait et crée aussi des costumes de théâtre, illustre des contes... C'est en 1998 qu'elle commence à enseigner à l'Académie Malouine d'Arts Plastiques à Saint-Malo. Elle y restera 17 ans.

   En revenant chez ses parents, durant une période trouble et malgré les intempéries de la vie, Gaïde reste fidèle à sa peinture, elle reste attachée à sa bretagne, au point de faire toute une série sur les Fêtes de Cornouailles.       

   Emmenant ses enfants partout avec elle, le trio voyage dans plusieurs pays, et vont de musée en musée, créant une ouverture sur le monde. Elle s’essaieras à différentes techniques, s’inspirant de voyages avec ses enfants. En Grèce, elle partira en quête des Arbres de vie dans la Grande Bibliothèque Orthodoxe de l’île de Patmos, en Egypte, avec les reliefs colorés des tombes des artisans près de Louxor, ou encore en Inde, dans les temples bouddhistes et les souks de tissus.